Ainsi débuta son règne [Gin vs Hitsugaya]

Son vieux haori toujours sur le dos, l'homme aux cheveux d'argent posa le pied sur la terre ferme aux côtés de son mentor. Sa vie avait sans cesse été là, à soutenir cet homme qui n'avait somme toute pas vraiment besoin de soutien. Les dieux étaient ainsi, froids et intouchables, mais la proximité d'un tel être donnait à Gin une impression d'avoir approché la confidence d'Aizen Sosuke, privilège qu'il était actuellement le seul à détenir, malgré Tosen. Cette confidence ne rendait son enfermement psychologique que plus difficile, sa précision à avancer que plus fine, puisqu'il n'avait d'autre voie à suivre. Depuis son plus jeune âge, il avait marché dans l'ombre, tuant avec dans un beau sourire afin de préparer les plans de son maitre. Son génie n'avait jamais été utilisé qu'à ça. Mais il fut une époque plus reculée où ces choses lui étaient encore inconnues, un temps calme, où il vivait en paix, lui et sa jeune amie, qu'il ne voyait plus désormais qu'à quelque célébration officielle sans nul charme pour stimuler des retrouvailles. Son amie Rangiku, il l'avait quittée, un soir d'hiver, sans mot dire, au moment où il avait choisi la voie dans laquelle il avançait. Elle envahissait son coeur comme un démon lacère les entrailles, sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, et le seul remède à ce mal profond était l'éloignement. Pour accomplir ses buts, il avait dû fuir, la quitter. Il ne savait pas encore très bien où il allait, mais il savait sur quoi il devait tirer un trait. Même si c'était difficile. Même s'il causait souffrance et malheur.
La peine et la douleur, il la connaissait bien pour l'avoir infligée maintes et maintes fois, le sourire aux lèvres, les yeux incroyablement fermés dans une expression hypocrite et narquoise. Aujourd'hui, il allait encore refaire son numéro, tirer à nouveau son sabre en tant bras droit. Ce n'était pas dérangeant pour lui tant que ça l'aidait à échapper aux quelques fantômes qu'il croyait avoir chassé depuis longtemps, mais qui revenaient tant il était proche de ces gens du Gotei... Dès lors il avait une raison de plus de ne pas supporter leur présence.
Ichimaru Gin tira son wakizashi, un court sabre auxiliaire qui était son zanpakuto. Ils n'avait pas encore été repérés, lui et son maitre, mais cela ne tarderait pas. En face, la foule s'était déjà éparpillée en multiples combats, les ryokas s'en prenant à tout ce qui bougeait, ou l'inverse, tant et si bien que même le capitaine-commandant Yamamoto Genryuusai semblait dépassé. Gin jeta un regard à toutes ces fourmis qui se pressaient. S'il devait frapper, il allait le faire aux artères, aux veines, tuer les membres les plus gênants de l'organisation. Tous ces petits sièges qui s'avançaient étaient plus que faibles, il n'y avait pas d'intérêt à les tuer. Cependant, dans la rangée des capitaines saisis de surprise, apercevant sans doute un coup d'éclat ou un autre dans ;les combats des ryokas, se dressait -pas très haut il est vrai- un garçon. Il avait les cheveux blancs, le regard vif, la tenue droite et fière, l'air trop sérieux pour son âge. Le capitaine de la dixième division Hitsugaya Toshiro. Gin avait déjà eu affaire à lui, dans les multiples combats qui l'avait opposé à Ikkaku ou aux adjuchas quand sa traitrise n'était pas encore connue et avant qu'il aille -soit-disant- en prison. Depuis ces évènements, Hitsugaya avait toujours eu des doutes, et l'avait bien laissé sentir. Malgré les manipulations de Gin, il n'avait jamais vraiment pu cercler cet individu, mais il n'était pas trop tard pour le faire...de façon plus brusque et moins subtile.
Comme foncer au milieu de la foule eut été suicidaire et stupide, Ichimaru choisit simplement l'exécution rapide et pratique. Il pointa son sabre, souriant pleinement, vers la figure lointaine du jeune capitaine, distrait par les combats.

-"Transperce-le, Shinso..."

La lame blanche du zanpakuto s'allongea d'un coup, filant à une vitesse effroyable vers sa cible. L'ancien capitaine imaginait déjà son ennemi sanglant, le regard apeuré des shinigamis autour de lui, l'effroi qu'ils afficheraient en le voyant arriver derrière celui qui devait tous les abattre. Il allait tuer Hitsugaya, pour satisfaire son désir, mais surtout pour servir Aizen. Car la fin était proche. La fin de ce monde, le début d'un nouveau peuplé de dieux, avec un nouveau Roi. Ils allaient gravir les marches du ciel, se couronner. Le temps où le trône blanc était vide était à présent révolu. Aizen s'y assoirait, Gin à ses côtés. La fin aurait ce visage, et il fallait œuvrer pour.

Invité

Le dos dressé comme une planche de bois, un jeune capitaine participa à cette exécution. Sans noter que quelques autres capitaines d'une grande compétence assistèrent aussi à cette séance spectaculaire. Ses beaux yeux azurs étaient fermés, en cause de son désaccord face à cette exécution. Bien que l'accusée avait commis un crime plus que grave, une exécution aussi majestueuse n'était que le point parfait pour permettre aux délinquants de causer du trouble, surtout pour quelqu'un que le jeune capitaine doutait depuis un très long moment. Cet homme dont je vous parle n'éprouvait presque aucune émotion. Sourire diabolique et mince toujours aux lèvres, il cachait des idées noires sans qu,on puisse le déchiffrer. Hitsugaya savait bien que Gin n'était pas un homme de confiance, bien avant qu'il avait assassiné le capitaine Aizen.

Son regard se posa soudainement sur la prisonnière, immobilisée par des instruments cubiques magiques. Alors que le fameux zanpakutô d'exécution qui était réputée par sa puissance effrayante de milles zanpakutôs entrait dans son stade libéré, le jeune capitaine glacial fixa l'oiseau en feu devant lui. Son haori de capitaine était en agissement par le reiatsu puissant dégagé. Il resta bouche-bé devant cette situation. Ce fut la première fois dont il voyait cette arme en libération, qui pourtant reposait paisiblement sur cette colline depuis des longues lustres.

C'était au moment où le phénix n'était que à quelques mètres de sa cible que le jeune homme remarqua un reiatsu puissant. Le monstre qui semblait être en choque recula de quelques mètres afin de reprendre son attaque. Toshiro voyait bien cet être malicieux, ce ryoka, cet humain. Il 'avait aucune pitié pour ceux qui dérangeaient la paix dans le Soul Society, mais au fond de lui, il était soulagé que quelqu'un arrêta cette exécution avant que cela tourna vers la pire des situation. À vrai dire, c'était tout dans son plan, n'oublions pas que Hitsugaya avait déjà testé le pouvoir grandiose de cet homme aux cheveux roux. Juste après leur combat plutôt court, le capitaine de la dixième division jugea qu'il avait parfaitement le potentiel de l'aider implicitement. Sans laisser les autres autour de lui l'apercevoir, le capitaine laissa échapper un soupire de soulagement et se concentra vers l'événement de malheur qui allait bientôt arriver. Il avait comme cette sensation désagréable qui hantait son esprit.

Tandis qu'il réfléchissait sur ce fait, il sentit un reiatsu plutôt familier. Ce reiatsu déplaisant et menaçant parcourait les environs. Pour confirmer ses soupçons, Le capitaine se retourna. Mais juste avant qu'il puisse apercevoir une simple silhouette, une lame se dirigea déjà vers son front, en ayant but de le trancher en deux. Le capitaine de la dixième division savait parfaitement à qui appartient ce shikai dangereux. Ses hypothèses étaient bien correctes, une chance que son don pour sentir les reiatsu était sur ses gardes ces temps-ci. Avant même que la lame puisse le toucher, il prit son zanpakutô rapidement qui se reposait sur son dos et le mit devant lui verticalement afin de bloquer la lame pointue qui s'approcha de plus en plus. À collision, la force de la lame força le capitaine à reculer de plusieurs pas. Effectivement, un shikai d'un capitaine qui se présentait devant lui. Sa main droite sur la garde de son zanpakutô et l'autre, sur la lame elle-même, Hitsugaya se stationna après une distance de recul. Il déplaça misérablement son zanpakutô pour voir son adversaire. Tout ce qu'il vit n'était qu'un homme aux cheveux argentés et un sourire ambitieux sur le visage. D'un ton mature et frustré, Hitsugaya cria:

- Ichimaru!!!! Je savais que tu planais quelque chose!! Alors? Tu as décidé de nous décevoir? de nous trahir? Depuis quand as-tu commencé à penser ses plans? Est-ce tuer Aizen faisait aussi parti de ce plan? Et c'est maintenant moi, ta cible?!!! Réponds-moi!!!

Cria-t-il, sans laisser le moindre de temps à Ichimaru de répondre. Il était tellement en colère contre lui-même de ne pas pouvoir éliminer cet être plutôt. Il possédait aussi d'énorme quantité de questions à lui poser. Il faudrait le capturer avant, Hitsugaya doutait qu'il parlerait ouvertement de ses plans. Il poussa la lame vers sa gauche afin de dévier l'objet menaçant et fonça rapidement sur Ichimaru, qui son shikai était encore en place. Il allait profiter de la faiblesse de son shikai pour l'attaquer... Malheureusement pour le jeune capitaine, son shikai était déjà de retour, laissant la forme de son wakisachi. Sans hésiter, Le capitaine de la dixième division balança son zanpakutô furieusement sur son ennemi...

~~Ambiance~~

Quel aveuglement... La puissance d'Hitsugaya était digne de son rang et sa clairvoyance était souvent louée, malgré son jeune âge. En effet, le petit génie possédait une maturité peu commune aux garçons de son âge, puisqu'il se comportait en adulte, alors qu'entrant seulement dans l'adolescence. Il était vrai que la vie d'une âme était longue et que la croissance s'y opérait moins vite qu'au cours d'une de ces vies humaines si éphémères, mais il en restait que comparés à ses collègues capitaines et au reste du Sereitei d'ailleurs, Hitsugaya restait un gamin. Il détenait un pouvoir certes impressionnant, mais une chose cruciale lui manquait vraiment : il avait une intelligence fort peu commune, un sens du devoir aiguisé, une lame agile et puissante, mais une chose lui faisait défaut réellement dans sa qualité d'officier de premier rang, et qui allait être déterminante : une chose qu'Ichimaru, lui, pour avoir été considéré comme le génie précédent et avoir passé ces décennies comme sommité des armées de la cour, pouvait se féliciter de posséder, et qu'il allait utiliser en la défaveur du capitaine de la dixième division, qu'il soit un enfant ou pas. Cette qualité était l'expérience. Bien sûr, leurs états d'esprit respectifs, à lui et Hitsugaya, étaient sensiblement opposés, et la proximité quasi permanente d'Aizen avait fournit à Gin un excellent modèle à suivre qui rejetait loin la naïveté et la bonté des enfants. Cette expérience, il la devait à cet homme qu'il avait toujours suivi, à la suite duquel il s'était toujours engagé, pour un but qu'il se bornait à voiler lui-même, comme si ses derniers remords ne pouvaient disparaitre. Il semblait qu'il ne connaissait de véritablei paix intérieur que lorsqu'il était proche de son mentor, car l'aura qu'il émettait et la sympathie qu'éprouvait Gin pour ce dernier lui faisait oublier toute pensée nostalgique quand à son passé aux côtés de Rangiku.
Le traitre se gratta la tête comme pour chasser un vilain rêve en rappelant à lui son trancheur d'âmes, Shinso, dont la forme shikai venait d'être parée par l'attentif petit capitaine. Remarquable réaction, s'il en était, car elle avait été vive et rapide, alors que l'attaque avait surgi sans prévenir, dans le but de frapper par surprise, et à mort. Cependant, si la vitesse de frappe d'Hitsugaya était louable en cet instant, il eut été stupide de prétendre que sa perception spirituelle n'était pas déjà bornée au combat ; il semblait se focaliser uniquement sur Gin, qui souriait toujours, ayant l'air d'oublier les énergies qui se répandaient partout sur la zone d'exécution, alors que la guerre s'étendait. Avec un soupir amusé, Ichimaru écouta l'entièreté du petit discours pompeux que lui adressa son ancien collègue et actuel adversaire.
L'ancien chef de la troisième division ne daigna pas répondre aux paroles que lui cria le jeune garçon aux cheveux blancs, ceci par une simple envie de pointer d'insolence sa position présente, comme il aimait le faire en toutes sortes de situations dans lesquelles le jeu psychologique passait du stade de loisir à celui d'art infâme. Souriant en fermant un peu plus les yeux, Gin dressa lentement son zanpakuto devant lui, car déjà le combattant d'élite qu'était le jeune capitaine filait vers lui à une vitesse faramineuse... Gin se prépara à l'impact en empoignant son wakizashi à deux mains. Celui-ci ne se fit pas attendre : dans un bond assaillant, Hitsugaya lui asséna un coup que l'ex-capitaine para lourdement. Le choc fut violent comme le crissement des deux zanpakuto qui se rencontrèrent dans un hurlement de métal strident. Gin ne se laissa pas surprendre ; il n'avait rien à expliquer à Hitsugaya, et son silence propre renforcerait sûrement l'énervement du gamin, qui ne manquerait pas de revenir à l'assaut. Pour prendre l'initiative sans perdre de temps, comme l'expérience l'enseignait, en l'absence de discours, Ichimaru fonça droit sur son ennemi et le darda de coups de sabres dans tous les sens, laissant apparaitre à présent sa dentition blanche sous son sourire malicieux. Sans qu'il sache pourquoi, à cet instant, la pensée de Gin revint sur Rangiku. Il s'arrêta et partit en shunpo en sens inverse, feignant un repli stratégique, mais fuyant plutôt les coups de son ennemi en cet instant où sa pensée allait devenir mal assurée... Il pensait en être quitte de ses fantômes, mais sans cesse revenaient-ils. Pourquoi ? Il n'avait pas de raison d'éprouver de remords, il suivait la voie qu'il avait choisie et l'homme qui était sa vie, et pourtant. Était-ce parce qu'il croisait le fer avec celui qu'il avait condamné aux yeux de son amie ? Il se souvint de cette discussion, il y avait quelques semaines. A cette époque, les évènements présents étaient à peine envisageables, et cependant le capitaine Ichimaru de l'époque avait déclaré que le capitaine Hitsugaya devait mourir. Il avait menti à son amie, et s'était définitivement enfermé dans sa traitrise. Si le second point ne lui posait aucun problème, n'ayant jamais été attaché à la Soul Society et ses instances pour ce qu'elles étaient, il lui semblait que ses mensonges envers celle qu'il avait chérie lui faisait assez mal au coeur, qu'il ressentait un malaise étrange.
Gin fronça les sourcils, toujours en souriant. Eh bien, il s'était arrêté, qu'attendait Hitsugaya ? Pour assurer sa défense personnelle en cette interruption momentanée, Gin devait user de son jeu habile de parole, et quoi de tel que de charrier le pauvre capitaine sur les choses qu'il n'avait pas compris ?

-Oh, que vous semblez fâché, capitaine de la dixième division... Vraiment, calmez-vous... puis il ajouta malicieusement : ... cela pourrait être une erreur...

Il s'arrêta sur ces mots : au loin, une reiatsu puissant se fit sentir. Puissant était en réalité un euphémisme pour qualifier l'énergie spirituelle monstrueuse qui émanait de l'homme dont la présence stoppa tous les conflist, pas qu'il apportait la paix, mais comme si le calme se faisait avant la tempête et l'ouverture de la bouche béante de l'enfer sur terre. Aizen Sosuke était vivant, et terrassait sans mal le capitaine le plus respecté pour sa droiture et sa force téméraire en dépit de sa maladie. Ukitake Juushiro, commandant à la treizième division, s'affala, inanimé sur le sol. La surprise fut totale dans les rangs des hommes du Gotei 13. Le capitaine-commandant était parti, et tout se déroulait à présent comme selon les plans qu'ils avaient dressés, eux, Aizen et son lieutenant Ichimaru. Gin tourna la tête vers son adversaire qui paraissait ne pas en croire ses yeux. L'homme eux cheveux d'argent souriait de jouissance devant un visage si déformé par la surprise, la colère et l'incompréhension. Il devait souligner ça, c'était trop beau.

-Je me demande bien de quels plans vous parlez, monsieur le capitaine... Il semblerait que le capitaine Aizen soit toujours en forme, non ?~

Gin souleva une mèche de ses cheveux sur laquelle s'était déposée une feuille morte emportée par le vent et les explosions des combats qui reprenaient petit à petit. Amusant, vraiment, ce visage.